‘s Müehlràd / Les impairs du moulin

Origine et époque

Il semblerait que les changements de rythme soient antérieurs à l’écriture musicale telle que nous la connaissons.
Roger Zoder pense que l’origine de ces rythmes se trouve dans des chansons dont le rythme musical vise à suivre la métrique des paroles. Ce type de danse se pratiquait sans doute déjà au XVIe siècle puisqu’il en existe dans des partitions de musique pour luths. Malheureusement, aucune description chorégraphique n’est écrite.
On ne sait pas à quel moment s’est opérée la combinaison de changement de rythme avec changement de pas. Mais en 1827, Johann Andreas Schmeller écrit dans son "Bayrischer Wörterbuch" que les "Zwifach Tanzen" - type de danse paysanne à la manière bavaroise - se démodent. Cela atteste qu’elles sont bien antérieures à cette date.
Une des "Zwiefachen" les plus répandues est le "Nagelschmied" (le cloutier), dont on trouve des traces en 1740 et que Louis Pink, folkloriste et collecteur de chants traditionnels, recense sous le nom de branle impair à Lutzelbourg près de Saverne en 1927.
Ces rythmes asymétriques se trouvent dans bien d’autres musiques populaires, en particulier dans les musiques turques et roumaines. Le XIXe siècle sera le siècle d’or de ces danses.

Caractère

Ce type de danse se retrouve sous différentes dénominations "Zwiefache", "Bairischer", "Eintreter", "Grad und Ungrad", etc. Ce sont des danses de couple en rond qui proposent des changements de rythme se traduisant par des changements de pas. D’habitude, dans la musique populaire traditionnelle, l’unité de durée est unique. Dans ces rythmes asymétriques, il y a deux unités de durée : si la première est une croche, la deuxième est la croche pointée. On passe des mesures binaires (2/4) à des mesures ternaires (3/4), qui s’effectuent en pas marchés tournés et en valse tournée.
L’attrait de la formation en rue, proposée aux danseurs de la chorégraphie, permet aux spectateurs d’apprécier l’alternance des rythmes de marche tournée et de valse en alignement parfait des couples. C’est pourquoi cette danse est réservée aux très bons danseurs.
La forme chorégraphique proposée est une  composition libre (d’après des pas et des figures traditionnels) de Solange Denni sur une musique originale de Paul Boistelle.

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